Il est bien malheureux qu'il faille (encore) une catastrophe pour relancer le débat sur le nucléaire. Sans vouloir épiloguer, celui-ci est promu à se tarir de toute manière dans un avenir proche...
Et pourtant, le risque est immense : celui liés aux faibles doses d’élément radioactifs relâchées continuellement dans l’environnement, dont l’impact sur les écosystèmes et sur la santé humaine n’est pas maîtrisé ; celui lié aux accidents dont font partie les tremblements de terre et les tsunamis. Si l’île du Japon, mieux préparée qu’aucun autre pays pour faire face aux risques sismiques, perd le contrôle de plusieurs de ses réacteurs, quelles craintes devons nous formuler face à un risque de tremblement de terre en France, pays exposé (dans une moindre mesure) à ce même type de risque ? Quelle part de notre inconscience engageons nous en misant sur le risque zéro ?
Les tentatives d’attentat existent également. Rappelons-nous Three Mile Island en Pennsylvannie qui, après avoir été le théâtre d’un accident nucléaire de niveau 5 sur une échelle de 7, a vraisemblablement également été pris pour cible le 11 septembre 2001.
Tous ces risques ne pourront être déjoués avec autant de chance. Tremblements de terre, pannes, explosions, attentats, nul ne peut garantir un risque zéro, d’autant plus que l’engagement en temps qui nous lie au nucléaire est déraisonné.
Précisément sur le risque nucléaire, je me résumerais en citant la militante alter mondialise Naomi Klein : « Aucune énergie qui peut empoisonner des populations entières au cours de désastres ne mérite d’être qualifiée de "propre". »
Sortons du nucléaire !
Pour ma part, il est évident que le nucléaire fait partie d'un tout au sens où, comme la malbouffe, comme l'exploitation des pays du Sud, il est pratiquement hors de contrôle. Trop d'enjeux économiques et financiers dans les hautes sphères, dont les sphères gouvernementales, trop de ramifications obscures, trop d'implication de la part d'acteurs n'ayant aucun lien entre eux, mais aussi trop d'inconscience !
Encore une fois, quelle place pour le débat public ?
Aujourd'hui, qui irait contrer cette marche forcée à la tête de laquelle on ne peut identifier aucune personne physique ? La machine s'est emballée. Changer de voie, revenir quelques pas en arrière et remettre en question nos modes de consommation relève d'un défi, de l'utopie.
Je suis inquiet car je ne vois pas vraiment d'alternatives, je ne vois qu'un navire à la dérive. L'engagement individuel au quotidien pour remettre en question ce modèle, s'il est à tout point de vue indispensable, me parait très insuffisant. La prise de conscience pour un avenir durable doit avoir lieu à une échelle planétaire, car si c'est bien une révolution qu'il nous faut, c'est la lucidité du plus grand nombre sur la marche du monde qui peut l'initier. Nous ne pouvons pas rester passif.
Pour reprendre Ernest Bloch, « l'utopie n'est pas la fuite dans l'irréel, c'est l'exploration des possibilités objectives du réel et la lutte pour leur concrétisation. »
Alors continuons la marche !
- John