En premier lieu, il est essentiel de ne pas omettre que si un choix du nucléaire a bien été fait par les français et/ou leurs représentants, ce choix n'a pas été fait en connaissance de la dangerosité de cette source d'énergie. Qui a dit aux français que le nucléaire était une technologie que nous ne maitrisions pas entièrement et que nous ne maitrisons toujours pas ? Qui a dit aux français que nos déchets seraient envoyés en Russie pour être stockés à ciel ouvert ? Qui a dit aux français que des accidents, des erreurs humaines, pourraient subvenir et ainsi polluer durablement notre environnement, nos écosystèmes, notre santé, le contenu de nos assiettes ? La donne a changé. Aussi, lorsque les antinucléaires et les défenseurs des énergies renouvelables réclament un débat public visant à légitimer un arrêt progressif de ce recourt à l'énergie sale qu'est le nucléaire, ce n'est pas la Droite, la Gauche ou un quelconque parti politique qui est visé; contrairement à ce que laisse ainsi entendre Monsieur le Président Sarkozy qui a la fâcheuse habitude de devoir toujours justifier sa politique, c'est bien une orientation de choix énergétique qui est visée.
Et lorsqu'on entend certains défenseurs du nucléaire, Monsieur le Président Sarkozy parlant en leur nom ces jours ci, balancer aux français qu'il s'agit là d'un choix que nous devons assumer, je lui répond au nom de quoi ? Au nom de ses intérêts, ou au nom de ceux des français ? Les siens, je ne les connais pas. Ceux des français, ils sont clairement identifiés : vivre mieux dans un monde préservé. Un arrêt progressif du recours à l'électricité d'origine nucléaire est possible, preuve en est des orientations décidées outre Rhin par Madame Merkel. Faire le choix de développer les énergies renouvelables, c'est aussi faire le choix de lancer une économie parallèle et de créer des milliers d'emplois, toutes filières confondues.
Rappelons aussi qu'en 2007 les français ont fait un choix en allant aux urnes : ils ont fait le choix de voter pour un candidat qui avait signé le pacte écologique de Monsieur Hulot. Ce pacte, s'il ne prévoyait malheureusement pas une sortie du nucléaire, donnait une orientation claire de durabilité au niveau économique et énergétique. Aujourd'hui, le poste de chargé du développement durable au sein du gouvernement s'est évaporé. Aujourd'hui, on remet en question le développement des énergies renouvelables en arrêtant les aides allouées au photovoltaïque et en menaçant de stopper net la dynamique d'une filière durable. Je ne vois qu'un seul acteur dans cette histoire qui ait fait le choix peu avouable de ne pas honorer les engagements pris auprès des français.
La question n'est pas de savoir qui a fait le choix du nucléaire mais bien plutôt qui veut en sortir aujourd'hui ? La question est aussi de cerner les intérêts de chacun dans cette course aveugle puisque rien ne permet de la légitimer aujourd'hui.
Continuons la marche !
- John