C'est une image choc que ce salut nazi d'une jeune adolescente américaine. L'article de Louise Couvelaine que je vous invite à lire rend compte de l'explosion du nombre de groupes de militants de la suprématie blanche aux États Unis, notamment depuis l'élection de Barak Obama. Anciens du Ku Klux Klan, admirateurs d'Hitler, en ces temps de crise, les groupuscules néonazis rassemblent et fédèrent sans grandes difficultés en pointant du doigt les difficultés économiques, la précarité des emplois, la drogue, la grippe aviaire, les poux... tout y passe, tout est prétexte à stigmatiser l'autre dans une société où la mixité reste un doux rêve lointain, le triste salad boal américain.
En sommes nous très loin en France et plus généralement en Europe ? A la différence des Etats Unis où ces groupuscules opèrent en toute légalité, leurs champs d'action et d'existence sont fortement restreints en Europe. Pourtant, ici aussi, l'extrême droite rassemble. Et de plus en plus fréquemment, dans la vie de tous les jours, je surprends ces conversations qui m’indignent, ces remarques devenues anodines, qui accusent l’étranger de la déroute, de la flambée des prix, des salaires qui n’augmentent pas et que sais-je encore. Cette stigmatisation de l'étranger à l'origine de tous les maux, du chômage, de la délinquance, est une théorie puante qui sert ouvertement les intérêts de prétendants au pouvoir. Ces gens là, ces hommes et ces femmes qui se servent de leur intelligence pour manipuler les foules, devront un jour répondre de leurs actes et de leurs discours devant une cour. Ils devront payer le prix du retard qu’ils auront causé à l’évolution. J'ai simplement pitié de ceux qui, bercés dans un monde de privilèges jusqu'au port de la mèche, croient en leurs représentations fantasmagoriques de l'étranger diabolique.
Car il n'y a qu'une alternative possible à la vie sur notre planète : la mixité des genres, des origines, des croyances et la tolérance. Fermons les frontières et nous mourrons pauvres, idiots, et racistes ! Au lieu de cela, ouvrons nos chaumières à la différence, à la culture, à la richesse du monde qui nous entoure. Dynamisons les marchés locaux, tordons le coup aux lobbies qui s’engraissent en nous polluant et qui, comble de l’ironie, s’engraissent encore plus en nous vendant remèdes et vaccins. Tournons la page du capitalisme outrancier, de la logique boursière implacable que plus personne ne contrôle, de la faillite des Etats... Revenons aux valeurs simples, aux choses simples, aux produits de l’agriculture biologique, à l’habitat intégrant les savoirs faire et les matériaux nobles de nos régions. Valorisons enfin les énergies renouvelables et sortons définitivement de la course à l’énergie nucléaire. Suivons la voie d’Edgar Morin pour qu'enfin chacun ait une juste place dans ce si petit monde.
Certes le discours se veut militant, mais le genre humain n'a que faire de la haine de l'autre, de la violence, de l'intolérance... Même les animaux ne connaissent pas la haine.
L’histoire que nous conte Louise Couvelaine se termine ainsi : une nuit, alors que Jeff s’est assoupi sur le sofa du salon, son fils de 9 ans lui tire une balle de revolver.
- John
http://www.lemonde.fr/m/article/2011/09/30/les-neonazis-visent-la-maison-blanche_1579415_1575563.html
