Les sages se penchent sur "les chiffres de la délinquance"

Dans un rapport publié aujourd'hui, jeudi 7 juillet 2011, les sages de la Cour des comptes épinglent le ministère de l'intérieur et mettent en doute la réalité de la baisse de la délinquance depuis 2002, en dépit d'un accroissement des budgets alloués et d'une amplification du dispositif de vidéo surveillance. Rien de surprenant !

Il est entendu depuis bien longtemps que le seul accroissement des forces de police ne permet pas de faire diminuer la délinquance. Au contraire, un effectif qui s'accroit fait naturellement accroitre les chiffres. On ne réduit la délinquance que par la proximité et l'action sociale.

Mais il est important de relever que ce qu'on appelle "les chiffres de la délinquances" n'ont, d'un point de vue sociologique, aucune sorte de signification. Ils n'ont d'autres rôles que de servir les campagnes de communication et en écho de nourrir les articles de presse. Y sont d'ailleurs jetés dans un même panier les viols, les meurtres et les bagarres de cours de récréation. Le rapport montre à ce titre que les forces de sécurité savent parfaitement jouer le jeu des chiffres en s'abstenant d'enregistrer certaines plaintes.

On comprend alors tout à fait que le ministère de l'intérieur s'insurge contre un tel rapport de la Cour des comptes alors même que le gouvernement de Nicolas Sarkozy fait du sentiment d'insécurité sont cheval de bataille dans les courses successives aux présidentielles.

Il serait quand même grand temps de démystifier "les chiffres de la délinquance" et d'éclairer enfin le débat public qui s'agite dans ces données mensongères qui ne veulent rien dire et qui néanmoins réussissent à alimenter le sentiment d'insécurité et inciter à voter pour les extrêmes.

- John